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/ Maison des affaires publiques et internationales

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Sarah Hereng

Maîtrise en science politique

Directeur de recherche : Lee Seymour


Sujet de recherche : « La guerre des femmes ». La mission « émancipatrice » des femmes contre-insurgées dans les camps de regroupement en Algérie (1954-1962), entre développementalisme et répression.

Biographie

Titulaire d'un baccalauréat en études internationales, Sarah est actuellement étudiante à la maîtrise en science politique avec mémoire, sous la direction du professeur Lee Seymour. Ses recherches, qu'elle aimerait poursuivre au niveau doctoral, portent sur les déplacements forcés de populations civiles en temps de guerre et, plus précisément, sur l'usage de la relocalisation forcée comme stratégie contre-insurrectionnelle. Inspiré par son expérience d'auxiliariat de recherche, son mémoire examine les dynamiques genrées et raciales de la politique de regroupement mise en œuvre par les autorités françaises durant la guerre de décolonisation algérienne, au cours de laquelle plus de deux millions d'Algérien·ne·s ont été relocalisé·e·s de force dans près de deux mille camps. Son travail vise à mettre en lumière l'héritage durable de cette politique publique coloniale ainsi que son influence sur les pratiques contemporaines de contre-insurrection.

Projet de recherche

Son mémoire examine l'action socio-médicale dite « émancipatrice » des femmes employées par l'armée française dans les camps de regroupement durant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962). Il analyse le rôle de ces femmes contre-insurgées, invisibilisées parce que volontairement dissociées de la sphère militaire « masculine », alors que leur travail « social » ou « humanitaire » était au cœur de la campagne de contre-insurrection. Dans les camps et « villages » de regroupement, elles avaient pour mission d'entrer en « contact » avec les Algériennes et de « pénétrer » l'espace domestique, dans le but de promouvoir une féminité « moderne » et loyale à l'Algérie française. Sous couvert de « progrès », leur action servait en réalité la victoire militaire et le maintien de la domination coloniale, révélant les frontières poreuses entre développementalisme et répression. Son mémoire repose sur l'analyse d'un large corpus de documents consultés aux Archives nationales d'outre-mer (ANOM), en France, complété par cinq autobiographies de femmes contre-insurgées. En déplaçant le regard des zones de combat vers les espaces domestiques, son travail a pour objectif d'éclairer les liens entre répression, développementalisme et genre comme leviers de la contre-insurrection.