Professeur agrégé à l'École de relations industrielles
Biographie
Comme chercheur en relations industrielles, et sociologue du travail et des organisations, mes recherches portent principalement sur la transformation du travail dans les secteurs de l’économie créative. Après plusieurs enquêtes consacrées aux modes d’organisation et aux stratégies d’innovation dans les secteurs technologiques, mon programme de recherche s’est progressivement orienté vers l’étude des secteurs artistiques et culturels. L’analyse des conditions de travail et d’activité des artistes, que je mène à l’échelle du Québec et du Canada, s’insère dans le champ d’étude du « travail créateur » qui regroupe plusieurs sciences sociales (sociologie, économie, droit, histoire, sciences politiques, études de l’art, etc.) autour de l’étude des professions de l’économie créative (artistes, créatifs publicitaires, designers, graphistes, chercheurs, etc.).
Mes recherches les plus récentes, qui se situent dans ce champ de recherche pluridisciplinaire, abordent trois axes principaux. Le premier porte sur une sociologie de l’activité artistique. Celle-ci a d’abord porté sur la profession de la danse, pour être ensuite étendue à trois autres professions des arts de la scène (théâtre, musique et cirque). Le deuxième axe aborde les carrières artistiques et, en particulier, les enjeux dont relèvent les discontinuités et les transitions professionnelles qui sont nombreuses dans ces professions. Le troisième axe, le plus récent, aborde plusieurs enjeux liés aux politiques publiques dont relèvent les professions des arts vivants. Ces politiques portent à la fois sur le statut d’artiste, c’est-à-dire sur les différentes formes de régulation issues du droit du travail et du droit de la protection sociale, mais aussi des politiques culturelles destinées à soutenir le travail des artistes et de leurs organismes de création.
Au-delà du développement des connaissances dans des professions qui ont été jusqu’ici peu ou pas étudiées par les diverses sciences du travail, un des principaux intérêts du champ d’étude du « travail créateur » réside dans ce que ces professions comportent à la fois de révélateur et d’anticipateur de nos sociétés contemporaines. À de nombreux égards, les professions créatives constituent en effet un miroir de nos sociétés et un prisme puissant des enjeux dont elles relèvent en termes de politiques publiques et de régulation.
Publications
BARRÉ, Philippe (2020), « Que nous apprennent les artistes sur les nouvelles figures du travail, la précarité et l’action collective ?», in. Patrice Jalette (dir.), Les relations industrielles en questions, Presses de l’Université de Montréal, pp. 107-117.
BARRÉ, Philippe (2023), « Professions et carrières artistiques. Un horizon souhaitable des transformations du travail ? », AdMachina L’avenir de l’humain au travail, 22 p.
BARRÉ, Philippe et Laurence D. Dubuc (2021), « Lorsque le travail devient invisible. L’action publique et le travail des artistes visuels et de la scène du Québec en contexte de crise sanitaire», Revue Interventions économiques [En ligne], n°66 | mis en ligne le 11 juin 2021. URL : http:// journals.openedition.org/interventionseconomiques/14349
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Mots-clés: Innovation; Entreprise réseau; Cluster industriel; District industriel; Économie régionale; Réseaux de connaissance